LAROUSSE

Publié le par LAURENCE NOYER

J.B : Larousse mensuel illustré Revue encyclopédique universelle P.741, 2e colonne

Renard (Jules), littérateur et auteur dramatique français, né à Châlons-sur-Mayenne, le 22 février 1864 – Il est mort à Paris le 22 mai 1910. Nous rappellerons qu’après avoir publié Crime de Village (1888), Sourires Pincés (1890), l’Écornifleur (1901), Coquecigrues (1893), Le Coureur de Filles (1894), Le Vigneron dans sa vigne (1894), il révéla son originalité au grand public dans son fameux Poil de Carotte (1894) dont il avait d’abord paru des fragments au Mercure de France (Renard fut un des fondateurs de cette revue en 1889) : cet enfant aux cheveux rouges, qui n’est pas aimé, que les autres font souffrir, et qui se fait souffrir lui-même, qui est intelligent et ne fait que des sottises, comprimé et sournois, est la création singulière d’un talent sobre et amer. Vint ensuite Le Vigneron dans sa vigne (1894), Histoires naturelles (1896), La Maîtresse (1896), Bucoliques (1898), Les Philippe (1907), Nos Frères farouches. Ragotte (1908). Jules Renard a donné au théâtre de petites pièces : La Demande avec Docquois (1895), Le Plaisir de rompre (1897), qui est un petit chef-d’œuvre d’esprit et de désillusion et qui a été mis au répertoire de la Comédie française ; Le Pain de ménage (1899) ; Poil de Carotte (1900) ; M. Vernet (1903) ; Huit Jours à la campagne (1906) ; La Bigote (1909). Le 31 octobre 1907 Renard fut élu membre de l’Académie des Goncourt en remplacement de J.K. Huysmans. Il habitait le plus souvent Chaumot, près de la commune de Chitry-les-Mines dont il était maire depuis 1904 et où il a été enterré. Dans une phrase souvent citée des Histoires naturelles, Jules Renard s’est défini lui-même « Le chasseur d’images saute du lit de bon matin et ne part que si son esprit est net, son cœur pur et son corps léger comme un vêtement d’été. Il n’emporte point de provisions. Il boira l’air frais en route et reniflera les odeurs salubres. Il laisse ses armes à la maison et se contente d’ouvrir les yeux. Les yeux servent de filet où les images s’emprisonnent d’elles-mêmes [...] Enfin, rentré chez lui, la tête pleine, il éteint sa lampe et, longuement, avant de s’endormir, il se plait à contempler ces images. » Une sobriété qui va jusqu’à la sécheresse mais qui est précise et vigoureuse, telle est la caractéristique de Jules Renard. Il produit avec peine, et seulement de courts tableaux : l’imagination est son moindre défaut, et l’expression des idées abstraites n’est pas son fait mais il se distingue par des raccourcis d’observation aiguë, des tours de force de notation méticuleuse qui l’entraînent quelquefois jusqu’à une recherche excessive comme dans ses silhouettes d’animaux qui sont affectés ; par un esprit pointu, un comique pincé, amer, qui ne s’adoucissent que pour la représentation des mœurs rurales, où Jules Renard excelle par une précision nette et simple. »

Publié dans portraits

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