GAUJOUR

Publié le par LAURENCE NOYER

Isidore Gaujour : Mémoires de la Société Académique du Nivernais « Quand on abordait pour la première fois Jules Renard, on se sentait quelque peu intimidé. Sa main, largement tendue, avait beau se faire accueillante, son air grave, un peu triste, son sourire discret et souvent énigmatique, ses grands yeux noirs, brillants et tranquilles, qui se posaient sur vous lentement et longuement, vous causaient tout d’abord une certaine inquiétude. Jules Renard savait être aimable mais il ne se livrait pas du premier coup. Il ne le faisait qu’en parfaite connaissance de cause, après vous avoir examiné des pieds à la tête et scruté votre pensée jusqu’à l’âme. Quand il vous devinait en communion de sentiments avec lui, ses grands yeux noirs perdaient leur fixité troublante, son sourire s’élargissait, sa verve malicieuse s’échappait en fusées multicolores dont les étincelles retombaient parfois jusque sur vous, et sa froideur, toujours plus apparente que réelle, faisait place bientôt à un délicieux abandon… »

Publié dans portraits

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