ANTOINE

Publié le par LAURENCE NOYER

Antoine : juin juillet 1931, comment il voit Jules Renard (témoignage recueilli par Léon Guichard) (dans la vigne de JR) « Il me parle de la lettre “abominable” sur la mort de sa mère et ajoute : “On m’a dit aussi qu’au moment de sa mort peu de temps avant la fin, ç’avait été quelque chose d’atroce ! Les siens étaient autour de lui. Il les a vomis, disant qu’ils lui avaient empoisonné l’existence ! Je n’ai pas osé demander à Mme Renard ni à ses enfants. C’était horrible ! Il aimait beaucoup Marinette. Mais il était malade. Il y avait de l’hérédité. Son père s’était suicidé [...] Sa mère s’était suicidée [...]” Le propos est étrange : mais ce n’est pas impossible, médicalement et le Journal — même expurgé — porte trace du malheur qui l’accable. Pour la lettre abominable, sans doute Antoine fait-il allusion à la lettre du 23 août 1909 qu’il avait reçue : « Vous pensez bien que le burlesque de cette histoire ne m’a pas échappé. Il y a quinze jours que je suis un peu abruti. En résumé ma mère est morte parce qu’elle jouait encore avec le puits [...] » (Correspondance, 1954, p. 391, la lettre figurait dans l’édition Bernouard). Mais il faut rapprocher les mots : « elle jouait avec le puits [...] » de la scène des Cloportes, où Mme Lerin menace de se jeter dans le puits (cf. Œuvres, t. I, p. 128). — Enfin, Renard, déclare Antoine, « était malade. Il le sentait. Un an avant sa mort, il me le disait “Je vais crever” » : ce qui corrobore tous les témoignages sur la dernière année.

Publié dans portraits

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