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Publié le par LAURENCE NOYER

La Lanterne: 24 mai 1910, mort de Jules Renard « Un des écrivains les plus originaux de ce temps, Jules Renard, est mort hier dimanche à une heure et demi du matin, 44, rue du Rocher. Son corps va être transporté dans la Nièvre où il était maire de la petite commune de Chaumot. C’est là que seront célébrées, civilement ses obsèques. Jules Renard disparait à peine âgé de quarante-six ans. Il débuta vers 1890, et dès cette époque son originalité s’était affirmée. Il avait un regard aigu et comme coupant qui pénétrait tout jusqu’au fond des caractères, et il traduisait ses observations en phrases courtes et nettes. Qui n’a été ému en lisant l’histoire de Poil de Carotte, ce type devenu célèbre d’enfant malheureux ? Citons, parmi les autres œuvres de Jules Renard, Sourires pincés, l’Ecornifleur, Histoires naturelles, où il a montré une connaissance merveilleuse de la physionomie et des habitudes des bêtes, et le Plaisir de rompre qui est au répertoire de la Comédie Française. Jules Renard avait tiré de son expérience de la vie, et de l’observation attentive des animaux, des idées bien arrêtées. Il les avait mis en œuvre de son mieux, comme maire républicain, dans sa petite commune. Il les mit en exemple dans ses livres. Sa morale, comme celle de nos meilleurs auteurs comiques, était la morale du bon sens. Les malentendus, les dissentiments qui bouleversent une famille parce que la mère est sous la coupe du prêtre – c’est le sujet de sa dernière pièce, la Bigote – lui étaient un spectacle pénible. Les personnages eux-mêmes, en souffrent. Mais ceux-ci sont des timides et ont peur des mots qui trahissent les émotions. Jules Renard savait manier les mots. Cela lui a permis de faire une œuvre utile en même temps que belle. »

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