Roland Dorgelès, 24 juillet 1960. Inauguration du nouveau buste de Jules Renard à l’occasion du cinquantenaire de sa mort (Extrait de lettre)

Publié le par LAURENCE NOYER

« Oui, j’aurais aimé rendre à Jules Renard l’hommage de notre compagnie. Je ne l’ai pas connu moi-même, mais pendant de longues années, j’ai entendu si souvent ses amis du temps de la Revue Blanche, notamment Tristan Bernard, raconter les épisodes de sa vie et rapporter ses mots, qu’il s’était peu à peu dégagé du cadre où l’on enferme les grands hommes pour reprendre son visage et retrouver sa voix… « A la table de Goncourt, où j’ai pris place, il y a presque trente ans, mes ainés, qui furent tous ses admirateurs et ses amis, même ceux qu’il jugeait trop sévèrement, rappelaient en souriant ses sautes d’humeur, et ses boutades parfois cruelles. En vérité, il ne s’était jamais senti parisien, il n’était à l’aise que chez vous, et sa place préférée ne fut jamais l’Opéra ni la Concorde, mais cette place campagnarde qu’il traversait d’un pas nerveux, celle même où se dresse aujourd’hui son monument. »

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