Léon Guichard : préface de « L’humour de Jules Renard » de Michel Autrand 1978

Publié le par LAURENCE NOYER

« Jules Renard a le temps d’attendre, écrivait en 1909 son ami Tristan Bernard. Il prophétisait vrai. En une seule année, de décembre1975 à décembre 1976, trois études d’importance inégale et de point de vue très différents lui ont été consacrées. Cette convergence, toute fortuite, est assez remarquable. Aucune circonstance propice, anniversaire de naissance , découverte d’inédits, réédition ou autre ne pouvait inciter essayistes ou historiens de lettres à s’occuper d’un écrivain disparu depuis plus de soixante ans et que l’on pouvait croire parfaitement connu et définitivement classé, ou classique. La première et la plus considérable de ces études est d’un universitaire. Le 12 décembre 1975, Michel Autrand soutenait en Sorbonne une thèse de doctorat ès lettres sur la Notion d’humour en France de 1843 à 1914 et l’œuvre de Jules Renard. Quelques mois plus tard paraissait un Monsieur Poil de Carotte où Alfred Zeyons mettait en relief l’action généreuse, politique et sociale, trop souvent ignorée, du maire de Chitry. Enfin Maurice Toesca, après avoir « raconté » Lamartine, nous invitait à voir en Jules Renard, assez paradoxalement, « un écrivain de la tendresse ». Un « tendre », un « engagé », un « humoriste ». A chacun son Renard. Celui de Michel Autrand semble, au premier abord, le moins inattendu. Dès 1890, après Sourires Pincés, avant l’Ecornifleur, et Poil de Carotte, Alfred Vallette voit en Renard « un analyste paradoxal et humoristique ». Après avoir paru en feuilleton dans le Rire, La Maitresse est éditée par Empis dans sa collection « Les Humoristes ». L’année suivante, c’est dans le Gil Blas que Renard collabore… La cause est donc entendue, Renard est classé, catalogué parmi les maitres de l’humour. »

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