GILBLAS

Publié le par LAURENCE NOYER

Gil Blas, 9 janvier 1909 « Mots d’écrit » « Un homme de lettres, maire de sa commune. Jules Renard n’est pas seulement le parfait artisan des lettres que nous admirons ; il est aussi maire de son village. Il apporte tous ses soins, disons tout son cœur, à faire pénétrer dans les âmes simples de ses administrés, des sentiments démocratiques. Voici comment l’auteur de Nos frères farouches a parlé aux habitants de Clamecy, de la guerre russo-japonaise : En 1813, écrit le général Bonnal, qui n’est pas un général pour rire, tous les fruits de la bataille de Dresde ont été perdus, parce que le lendemain de la victoire, Napoléon fut pris de coliques. A cause de cette colique, il fallut recommencer. C’est charmant : que le Napoléon russe ou japonais ait demain la colique, et des milliers de ventres peuvent être étripés. Vive le pauvre soldat russe ou japonais – dans ses foyers – et à bas la guerre ! Et voilà ce qu’il dit à ces braves gens de l’alcoolisme : -« je n’aime pas boire ; ça me fait mal au cœur, et je n’aime pas faire boire parce qu’il me répugne de dégrader un homme. » Ces deux lignes n’en disent-elles pas plus que vingt pages de statistique ou de morale ? [...] »

Publié dans mots d'écrits

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