KERST

Léon Kerst : Le Petit Journal, 3 mars 1900 « Poil de Carotte » (théâtre) « Poil de Carotte a beaucoup réussi en sa forme d’historiette vécue, Poil de Carotte – parce qu’il a les cheveux roux – est le souffre-douleur d’une famille de villageois aisés. Sa mère le bat, lui impose les plus dures corvées ; et pourtant ce garçonnet de quinze ans est une jolie nature, que malheureusement on ne soupçonne pas. Un jour Poil de Carotte, François, a une conversation avec son père. Celui-ci, bougon d’abord, confesse bientôt ses malheurs domestiques. Le rapprochement se fait entre le père et le fils qui, enfin se connaissent, et c’est sur un échange d’affectueux embrassements que le rideau baisse. Antoine est exquis dans le rôle du père, et Mlle Suzanne Desprès éclaire de sa vive intelligence la physionomie intéressante de Poil de Carotte. C’est du petit art sans doute, mais d’une minutie charmante, d’une sensibilité réelle, et d’une marque originale et tout à fait personnelle.