DAMES-D-ONZE-HEURES

Publié le par LAURENCE NOYER

Au même instant la nuit ramène

Leurs croquis saupoudrés de riz,

Et tout leur chapelet s’égrène

Au même instant sur tout Paris.



Ni très laides, ni très jolies,

Entre deux âges peu précis,

Teint demi-frais, demi-rassis,

Un peu rouges, un peu pâlies,

Elles ont toutes le même air,

Portant, avec agacerie,

Petit panier, l’été, l’hiver,

Petit panier et parapluie.

Toutes ont le nœud familier,

Nœud piqué dans leur chevelure,

Nœud sur le bout de leur soulier,

Nœud par derrière en boursouflure.

Jules Renard (extrait) Poésies inédites. Débuts littéraires

Publié dans Poésie

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